Togo: la rentrée politique de l’ANC en trois éléments clés

L’Alliance nationale pour le changement (ANC) a fait sa nouvelle rentrée politique ce mercredi 30 juin à Lomé. Les observateurs retiennent globalement trois points essentiels dans l’intervention de son président.

 

Le parti politique à la couleur orange, montrant qu’il est déterminé pour faire aboutir la lutte pour une alternance pacifique au Togo, reste néanmoins déçu par le statu quo qui perdure depuis plusieurs décennies.

 

L’enlisement du contexte togolais qui s’observe aujourd’hui s’explique, selon Jean-Pierre Fabre, le patron de l’ANC, par la conjugaison « de deux sortes de pesanteurs sociopolitiques majeures.

 

Mauvaise foi

 

La lutte s’enlise à cause d’un « manque de toute volonté de réformes politiques du pouvoir en place, qui continue de s’accrocher » au pouvoir en utilisant tous les moyens pour « manipuler les institutions de la République et les forces de sécurité » sur fond de « violence » et de « terreur dans le pays, avec des assassinats, des détentions arbitraires, le piétinement des libertés publiques et des droits de l’homme, l’interdiction des manifestations publiques pacifiques et les entraves au libre exercice des activités des partis politiques, la corruption et la fraude électorale », dénonce l’opposant de 69 ans.

 

Division de l’opposition

 

L’échec de la lutte politique trouve aussi son origine dans ce que l’ancien Secrétaire général de l’Union des forces de changement (UFC) désigne par « l’inconséquence d’acteurs sinistres, se réclamant de l’opposition politique ».

 

Ces derniers ont pour mode de fonctionnement, énumère-t-il, « le mensonge et le bluff, le dénigrement et la diffamation », entre autres, ruinant ainsi « tous les efforts et les sacrifices consentis jusque-là par les Togolaises et les Togolais, pour se libérer de l’injustice et de l’arbitraire, de l’oppression et de l’humiliation ».

 

Dans cette atmosphère, il est urgent, lance Jean-Pierre Fabre, que les uns et les autres, c’est-à-dire les assoiffés de liberté de redoubler d’effort afin que leurs aspirations prennent corps.

 

La Concertation nationale

 

L’Alliance nationale pour le changement (ANC) s’est également prononcée sur les travaux de la Concertation nationale entre acteurs politiques (CNAP), un cadre de discussions politiques mis en place par le pouvoir en place en prélude à l’organisation des élections régionales.

 

Le parti qu’il préside, déclare l’homme politique, « est résolu à apporter aux discussions politiques ouvertes par le gouvernement, des contributions à la hauteur des attentes des populations togolaises, qu’il s’agisse de l’amélioration du cadre électoral, qu’il s’agisse des mesures d’apaisement, qu’il s’agisse des autres mesures liées à l’environnement économique, social et politique du pays ». Autrement dit, l’ANC participera aux régionales, s’activant d’ailleurs « pour réactiver ses structures fédérales et les redimensionner conformément au découpage municipal », précise-t-il.